La Mémoire de Bordeaux Métropole est un centre de recherche et de documentation consacré à l’histoire contemporaine, et aussi un lieu d’archives privées. Ses équipes de bénévoles spécialisées réalisent des articles publiés dans la revue « Empreintes » permettant ainsi aux lecteurs de découvrir une histoire parfois méconnue comme celle de l’institution nationale des sourdes-muettes.
L’article «L’’institution nationale des sourdes-muettes » a fait l’objet d’une publication dans la revue Empreinte de la Mémoire de Bordeaux sous le n° 77 de juin 2016. Il est écrit par Claude Ribera Pervillé, agrégée d’histoire, présidente de l’association de sauvegarde des bâtiments de l’ancienne institution nationale des sourdes-muettes. C’est une histoire qui date de 1785, année de sa création par l’archevêque de Bordeaux Jérôme Champion de Cicé. L’école ouvrait le 20 février 1786 rue Capdeville. De 1791 à 1796, elle fut installée dans l’ancien couvent des minimes . Très vite trop petite, elle déménage aux «Catherinettes» en janvier 1797. Le nombre d’élèves augmente rapidement devant la notoriété de l’établissement et sa nouveauté. Il devient incontournable de l’agrandir. Le jeune architecte Adolphe, Joseph Thiac propose la reconstruction totale. C’est un énorme projet, « l’imposante construction est élevée de 1862 à 1870 ! Par l’architecte Thiac » précise Claude Ribera-Pervillé, « la nouvelle institution impressionnée par sa taille et la qualité de sa construction. L’ample façade symétrique, précédée d’une cour d’honneur avec une grille, ouvre sur la rue Abbé de l’Épee, déployant comme un immense paravent et son décor sur 138 mètres de longueur et trois étages ». L’école est destinée exclusivement aux filles, les garçons étant envoyés à l’École de Paris. Elle s’appellera « Institution nationale des sourdes-muettes ». En 1951 une partie des bâtiments est occupée par le commissariat central de police pendant que l’école émigre à Gradignan. « En 2013, la société Gironde Habitation achète le tout pour installer un hôtel de luxe de 72 chambres, 235 logements, dont 175 relevant de l’habitat social (avec foyer de jeunes travailleurs), une école maternelle et environ 300 places de parking » explique Claude Ribera-Pervillé. L’histoire détaillée de cette institution est relatée dans cet article, ce que sont devenus ces magnifiques bâtiments entre temps inscrits sur la liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques et sous l’œil de l’association pour la sauvegarde des bâtiments de l’ancienne institution nationale des sourdes-muettes.
Infos pratiques :
- Crédit photographique : fonds photographiques La mémoire de Bordeaux Metropole.