FIFIB 2022: « Ne pleure pas Halima » de Sarah Bouzi ou le droit à la légèreté

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Il s’agit d’un court métrage de 16 minutes dans lequel Sarah Bouzi montre la situation de Halima, étudiante tunisienne, dont le visa arrive à expiration et qui perd son boulot. Comment va t’elle réagir ? Tourné grâce à un financement participatif sur HelloAsso, avec un tout petit budget et donc beaucoup d’ingéniosité, ce film revendique le droit à la légèreté pour toutes et tous.

Halima vit au milieu de sa bande de copines qui se charrient facilement les unes les autres. Elle est sensible, un peu à vif, car elle se sait en situation administrative fragile. Ce qu’elle vit comme une injustice la privant d’une certaine part de bonheur. Et malheureusement le couperet tombe. Expiration de son visa étudiant, pas de nouveau récipissé, perte de son boulot sans état d’âme de la part de l’employeur. Alors Halima déprime et cherche du réconfort, dans une démarche solitaire enfermée chez elle. Et quand elle ne s’y attend pas, pleurant dans la rue, la solidarité lui tombe dessus par le biais d’un jeune homme qui chante et danse pour elle, entraînant avec lui d’autres passants. Halima n’est plus seule. Sarah Bouzi explique qu’elle s’est inspirée d’une situation proche d’elle, dans son entourage immédiat et même, pour certaines scènes, de sa propre expérience. « J’ai voulu montrer, dit Sarah Bouzi, le décalage entre l’aspiration au bonheur, et donc à la légèreté, et la situation administrative implacable qui tombe sur Halima ». En effet, celle-ci voudrait bien devenir journaliste, elle a fait des études pour, ou avoir une activité artistique. Elle écrit des articles sur son blog. Elle vit cette situation comme un rejet injustifié et absurde. « Une situation représentative de nombre de jeunes femmes maghrébines », confie Sarah Bouzi, qui cherchent à s’en sortir, malgré les difficultés et la froideur des systèmes, est « rarement évoquées au cinéma » regrette t elle.

Démarche d’apprentissage

À la base, précise Sarah Bouzi, « je voulais faire un documentaire, je voulais aller vite. Mais la recherche de financement a été longue, trop longue ». L’idée lui est venue d’en faire une fiction pour avoir une maîtrise complète de l’histoire et mixer différents éléments. « J’ai travaillé avec mes copines et des figurants recrutés sur instagram. Il y a eu beaucoup de répétitions pour arriver à un certain naturel. En fait, la direction d’acteur, ça me plait » , explique Sarah Bouzi. La post production a été longue, un an, dans des conditions précaires. Sarah Bouzi est elle-même française d’origine maghrébine et elle a vécu certaines des situations du film. Elle a fait, après le bac une école d’art plastique puis un Master à Nanterre sur le cinéma documentaire anthropologique. Elle est directrice de casting par ailleurs et « j’adore ça ». Elle prépare un nouveau court métrage mais cette fois-ci complètement financé. « Je me sens encore dans une démarche d’apprentissage » dit-elle, mais toujours avec l’envie de maîtriser l’ensemble des paramètres de réussite de ses projets. Citons le nom de l’actrice principale, Mélissa Guers, qui incarne une Halima pleine d’émotions et de courage.

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