La philomatique – Bordeaux a 215 ans et est toujours active dans la formation aux métiers d’art et de l’artisanat. Une alliance entre tradition d’excellence et innovation !

La société PHILOMATHIQUE-BORDEAUX, école des métiers d’Art et de l’Artisanat depuis 1808, se réclame d’une longue histoire de transmission par le geste d’excellence des savoir-faire traditionnels.

PHILOMATHIQUE vient du Grec Phileîn, « aîmer » et manthanein, « apprendre ». Au XVIIIe siècle, cela désigne l’ensemble des approches scientifiques et des centres d’intérêt d’un lieu, d’une époque et d’une civilisation. Une société philomatique se qualifie comme « l’étude des lettres, des sciences naturelles, physiques et mathématiques, leur application aux arts, la recherche, la description et la conservation des antiquités, les progrès du commerce, de l’industrie, des arts, de l’agriculture ». Rencontrer la société PHILOMATHIQUE de Bordeaux, c’est donc se trouver de plain-pied dans l’histoire, au sein d’un monument historique, mais c’est surtout entrer dans un lieu de formation, véritable institution à Bordeaux, dont l’histoire et la pédagogie sont jalonnées de dates importantes. Pour l’histoire, la PHILOMATHIQUE, créée en 1808 à l’initiative d’Isaac Rodrigues, organise, dès 1839, le premier enseignement professionnel gratuit en faveur des adultes de la classe ouvrière. Déclarée « d’utilité publique » par Napoléon III en visite à Bordeaux en 1859, elle ouvre, en 1866, ses cours gratuits aux femmes. En 1869, elle construit et s’installe au 66, Rue de l’épée, suite au legs de Charles Fieffé, adjoint au maire et membre fondateur de la Société Philomathique de Bordeaux. En 1874, en partenariat avec la Chambre de commerce, la ville de Bordeaux et le Conseil général de Gironde, elle fonde l’Ecole Supérieure de Commerce de Bordeaux, devenue Sup de Co, puis BEM et enfin KEDGE. Dans les années 1895, elle participe à l’organisation des expositions de Bordeaux, dont 2 seront universelles et dont la plus célèbre verra plus de deux millions de visiteurs. En 1953, avec 5400 inscrits, elle atteint son plus grand nombre. Les effectifs décroissent ensuite jusqu’à la reprise contemporaine.

La vocation première de la Philomathique : la formation professionnelle, alliant tradition et innovation

Aujourd’hui, il s’agit de faire (re)vivre ces métiers traditionnels du Bois, de la Mode, de l’Ameublement, pour lesquels elle a fourni 118 Meilleurs Ouvriers de France (MOF), par des formations fondées sur le geste d’excellence pour des personnes qui cherchent à exercer ces métiers : demandeurs d’emploi ou personnes en reconversion. Des dizaines de milliers d’apprenants ont suivi avec succès, voire brillamment, ces enseignements. Selon Clément Duqueyrois, son Délégué-général précise,« cette vocation de (re)générer ces métiers consiste d’une part à transmettre des savoir-faire techniques, à promouvoir les métiers d’Art et d’Artisanat d’autre part et enfin à diffuser la culture et exposer la technique. Le beau palmarès de l’école enseigne la part primordiale de la tradition, mais aussi la place essentielle de l’innovation. Les formations relèvent donc de la tradition du geste d’excellence et des méthodes pédagogiques modernes et innovantes. Ainsi, l’école est certifiée QUALIOPI depuis 2021 et prépare aux diplômes de l’éducation nationale. Aujourd’hui, 150 personnes suivent ces formations professionnelles, avec 100% de réussite aux examens en 2021 et 22 médaillé(e)s de Meilleur(e)s apprenti(e)s de France (MAF) ».

Seconde voie à la Philomathique : les ateliers de formation d’art et d’artisanat

Ils résultent de son engagement à transmettre et à perpétuer des savoir-faire et sont ouverts à tous les publics, afin de sensibiliser aux métiers manuels traditionnels, dans un cadre de découverte, d’expérimentation ou de perfectionnement. D’après Clément Duqueyrois, « c’est parce qu’ils sont conscients des enjeux de demain et précurseurs dans les problématiques contemporaines, qu’ils peuvent développer également des ateliers et des Classes de Maître sur les thèmes de l’Eco-Construction, du Recyclage, du Ré-Emploi et de l’Up-Cycling. Ils sont suivis par plus de 800 personnes réparties dans 19 ateliers de découverte, 11 ateliers de perfectionnement et 8 classes de Maître ». La Philomathique, après des difficultés liées à une baisse d’effectifs, enrayée à partir de 2015, puis à celles de la pandémie, a pris des mesures afin de répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain. Ainsi, elle a d’ores et déjà revisité sa gouvernance avec un nouveau président, mais aussi ses équipes, notamment celle de la formation pour partie. Pour Clément Duqueyrois « depuis 2020, le nouveau président, Frédéric Cauchois, a créé une nouvelle dynamique avec de nouveaux sociétaires. Pour le pilotage, en lien avec le conseil d’administration, il est lui-même accompagné d’une équipe de collaborateurs nouvellement arrivés. De nouveaux formateur(trice)s ont aussi intégré l’équipe pédagogique : engagé(e)s dans une mission de transmission des savoir-faire, ce sont des professionnel(le)s, des MOF, des compagnons et des artisans passionnés ».

Dès lors, pour « Régénérer les métiers d’Art et d’Artisanat Vertueux et Durables », la PHILOMATHIQUE s’est dotée d’une nouvelle ambition, projet qui s’appuie sur quatre piliers, tout en conservant sa tradition de transmission d’excellence. En s’inscrivant dans l’histoire, tout en relevant les défis d’aujourd’hui et en anticipant les enjeux de demain, la Société Philomathique-Bordeaux reste donc fidèle à sa vocation. Il en est de même lorsqu’elle prend comme fil conducteur les « Objectifs de Développement Durable » (ODD), pour les années à venir, en les intégrant au sein de ses quatre axes constitutifs : Formation; Diffusion des savoirs; Recherche et Partage. Pour la formation, dans ce projet, innover consiste à renforcer l’offre, en l’inscrivant dans une démarche éco-responsable. Il s’agit donc de concilier les acquis de la tradition et les bienfaits de l’innovation, pour continuer de répondre avec excellence aux objectifs initiaux de la Philomathique et de permettre à ses apprenant(e)s de continuer à être les « Ambassadeurs des métiers d’Art et de l’Artisanat« . L’ambition de leur démarche pour 2022-2026 signifie que c’est désormais au sein de cette démarche éco-responsable autour des Objectifs de Développement Durable (ODD), que s’inscrivent tous leurs projets et actions. Cela signifie d’une part intégrer ses principes vertueux et durables traduits dans des pratiques sur le Réduire, Réutiliser et Recycler dans tous les programmes pédagogiques, d’autre part s’adapter à l’évolution des besoins des entreprises en proposant des formation courtes et professionnalisantes et, enfin introduire des formations autour des nouveaux métiers dans la transition écologique.
Quant à la diffusion des savoirs, son évolution passe par la conception et le développement d’actions de sensibilisation et d’expérimentation innovantes. « Ces projets en formation – précise Clément Duqueyrois- consistent donc à intégrer des éléments des ODD, dans toutes les formations et ateliers, pour faire de leurs apprenant(e)s des acteurs et actrices responsables et engagé(e)s et aussi à accélérer la digitalisation de la formation, afin de poursuivre la mission de pédagogie innovante et rendre le savoir accessible à tout(e)s et partout. Il faut donc concevoir des modules de formation hybrides et mettre en place des classes de Maîtres intégrant et sensibilisant aux nouvelles pratiques et, aussi, diversifier les moyens de transmission pour enrichir l’apprentissage dans les métiers traditionnels. Le nouveau projet en la matière est une formation mobile, intitulé les Philomathos. Ce sont des lieux d’apprentissage mobiles, écologiques et adaptables, visant à dispenser des formations à des Métiers d’Art et d’Artisanat vertueux et durables, sur les territoires de la Nouvelle-Aquitaine, en fonction des besoins identifiés ».

Orienter la recherche vers l’artisanat vertueux et durable

C’est permettre de se procurer les produits adéquats, encourager les bonnes pratiques et organiser le regroupement pour déployer d’autres solutions dans les domaines d’intervention. Réaliser le partage implique de fédérer une communauté d’acteur(trice)s engagé(e)s autour de l’art et de l’artisanat. Pour la recherche, cela consiste à déployer un lieu d’échange régional autour des produits durables et biosourcés, à prendre part aux échanges entre les parties prenantes du domaine pour développer les bonnes pratiques et à organiser un rassemblement d’acteur(trice)s engagé(e)s dans le monde pour la recherche et le déploiement de nouvelles solutions dans le domaine de l’Art et l’Artisanat. Quant au partage, il s’agit d’accompagner les artistes et artisans de demain pour stimuler les pratiques innovantes, d’être une ressource toujours disponible pour partager notre expérience et de tendre vers un bâtiment exemplaire pour incarner nos engagements et mettre à disposition un lieu emblématique. Clément Duqueyrois indique que ces deux axes se traduisent dans divers projets. « Créer une « matériauthèque», lieu phare autour des produits régionaux et biosourcés, vecteur d’échanges et initiateur de nouvelles dynamiques pour les artistes et artisans de la région. Cette ressource permettra de découvrir et travailler des matériaux innovants. Organiser aussi des conférences et prises de parole destinées à fédérer les acteur(trice)s du domaine et à faire avancer la recherche, rassemblement annuel autour du déploiement de nouvelles solutions dans notre secteur. Disposer enfin, d’un lieu ressource emblématique au sein de la Philomathique. Pour cela, elle travaille activement à la restauration de son bâtiment, pour incarner au mieux ses valeurs en le transformant en un lieu unique pour s’inspirer et travailler à la régénération des Métiers d’Art et d’Artisanat ».

Bertrand BARRIEU

POUR  EN SAVOIR + : http://philomathique-bordeaux