Design industriel, complexe Astria – Clos de Hilde

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À droite de la zone béglaise de Tartifume (Rives d’Arcins), à proximité du pont François Mitterrand, le regard est attiré vers un ensemble architectural industriel polychrome intégré dans ce paysage urbain des bords de Garonne.

Depuis 1998, ce complexe industriel réunit une station d’épuration associée à un centre de tri. Commandée par la Communauté Urbaine de Bordeaux, la réalisation est l’oeuvre de l’architecte Jean de Giacinto et de ses collaborateurs, Alain Loisier (Clos de Hilde) et Bernard Schweitzer (Astria). Les couleurs et les symboliques, les structures et les matériaux, choisis afin de minimiser l’impact environnemental révèlent la réalité des fonctions de ces blocs : bleu pour le traitement de l’eau, rouge pour l’incinération, vert nature et pureté du blanc. «Ces couleurs favorisent l’intégration paysagère architecturale, prioritaire dans ce projet», assure Stella Grenier (chargée de communication Astria-Suez).

Eau – bleu                    

Le Clos de Hilde, station d’épuration innovante, a été créé pour traiter les eaux usées, les boues, les nuisances sonores et olfactives issue de Bègles, d’une partie de Bordeaux et de la métropole. Agrandie en 2007, une « biostation » s’y est rajoutée en 2016. Un réseau de tuyauteries et de canalisations, complexe, s’y dissimule enterré. Les bâtiments sont disséminés. Hémisphériques ou cubiques, ils semblent à demi enfouis grâce à leur conception : les matériaux s’y alternent par strates. Structures en béton brut, bases recouvertes de revêtements horizontaux bleus en CAP 840*. Une forme de «peau composite» selon Jean de Giacento. Ces lignes semblent rappeler les voies de circulation proches : routes, rocade et Garonne. La nuit presque une centaine de mâts en matériaux composites, diffuse une lueur elle aussi bleutée. Du bleu qui apporte une dimension artistique et favorise l’immersion dans le site. Du bleu pour caractériser la fonction de l’ouvrage : le traitement de l’eau.

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Combustion – rouge, Nature – vert.                

Astria, « Centre technique de l’Environnement » du groupe Suez, comporte deux unités : une unité de tri sélectif pour les déchets recyclables, l’autre concerne l’incinération des déchets. Cette fois encore l’architecte va jouer sur les oppositions des masses et les contrastes de matières et de couleurs. L’incinérateur en impose. Deux blocs. Très massifs. En béton. Ils sont mis en valeur par de larges placages en matériaux composites, rouge pour l’un, vert pour l’autre. Cela caractérise l’implantation et le process du bâtiment : la nature, le brûlage. La nuit, des lumières installées sur les enceintes métalliques, elles aussi rouges et vertes, complètent ces dispositifs.

Pureté – blanc.             

Le centre de tri d’Astria, adossé, étendu et moins élevé, se couvre de formes ondulantes claires. «Structure métallique légère recouverte de voiles opalines, textiles enduit de PVC**. Ses ondulations évoquent « le mascaret, cher aux Bordelais« , indique Stella Greiner. Les lumières y sont blanches. Les fumées de l’usine aussi d’ailleurs, elles complètent la scène. Le tri se présente propre, blanc.

Homogène

Enfin, Stella Grenier précise « vu de loin, un maillage en résines métalliques masque l’impression de masse des unités du complexe, réellement imposante. Un effet de perspective provoqué par les mailles qui s’agrandissent en prenant de la hauteur». Ces enceintes, en Duralinox***, se posent ainsi en filtre et homogénéisent ces bâtiments compacts d’aspects différents, sans pour autant masquer les usines, ni leurs caractères. Jouant avec les matériaux de haute technologie, les lumières et les couleurs, les choix architecturaux de Jean de Giacento ont influencé la lecture de ce nouveau paysage. L’usine, plus perçue que vue, est mise en valeur, disposée, colorée, éclairée comme un tableau. Elle paraît bien intégrée aux paysages urbains et naturels. Mêlant étroitement architecture et art, une dimension émotionnelle, s’en dégage. Le complexe industriel n’a plus besoin d’être relégué à l’extérieur de la cité.

*Matériau composite, couches de fibre de verre, et feutre en Vetrotex, soudées par des résines polymères et revêtues de Gel-coat.

** matériau plastique, polychlorure de vinyle ou chlorure de polyvinyle, découvert par accident en 1835 par un physicien français : Victor Regnault

***Famille d’alliages d’aluminium additionné de manganèse, de magnésium ou de magnésium-silicium, et ne durcissant pas par traitement thermique.

Pour en savoir plus

Clos de Hilde – rue Louis Blériot, 33130 Bègles.

Astria – rue Louis Blériot, 33130 Bègles. Visites sur réservation Tél. 05 57 35 16 80

Jean de Giacento  http://www.jean-de-giacinto.com/presentation

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