À la rencontre des figures emblématiques de la ville

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Parsemées ici et là dans la ville, les statues composent le visage architectural de Bordeaux. Parfois imposantes, parfois discrètes, atypiques ou classiques, contemporaines ou historiques, chacune regorge d’anecdotes. S’il est un endroit où leur nombre et leur diversité sont remarquables, c’est le Jardin Public. Lieu très couru des bordelaises et bordelais, statues et bustes peuvent être admirés au gré des déambulations du visiteur.

En empruntant l’entrée principale cours de Verdun, on aperçoit directement un buste de François Mauriac, né le 11 octobre 1885 à Bordeaux. Figure de la littérature française, prix Nobel de littérature en 1952, il fait partie des célèbres 3 M, avec Montesquieu et Montaigne, de notre cité. Œuvre de Ossip Zadkine, réalisée en 1943, ce buste dévoile un visage aux traits anguleux, lisse, d’une grande finesse. Dérobée en 1993 puis retrouvée, l’œuvre fut remise à la famille. Aujourd’hui, c’est une copie que l’on peut admirer. Sur la terrasse surplombant l’allée principale, la terrasse Bourget, une première statue honore Carle Vernet, peintre, dessinateur et lithographe, né à Bordeaux, le 14 août 1758. Il fut un peintre passionné par les chevaux, mais aussi un peintre militaire et de chasse. À l’origine, une première statue en bronze signée Charles Louis Malric était installée en 1942. Enlevée puis fondue à cette époque de guerre, elle fut remplacée par une autre, différente mais en toujours en bronze, du sculpteur Raymond Martin en 1948. Un peu plus loin, viennent les statues « Jeunesse et Chimère » du sculpteur Pierre Granet et «Berger jouant de la flûte » d’Henri Charles Maniglier(1862). Dans le même alignement, une dernière statue représente Rosa Bonheur du sculpteur Gaston Veuvenot Leroux. Cette sculpture de la célèbre peintre et sculptrice spécialisée dans les œuvres animalières, a été installée le 5 juillet 1910 et rénovée en 2018.

Autour du Muséum d’histoires naturelles

Poursuivant notre ballade, juste à côté du Muséum d’Histoire naturelle, prône un buste d’Ulysse Gayon. Biologiste et agronome, il est le fondateur de l’œnologie bordelaise. L’œuvre originale, en bronze, de Gaston Veuvenot Leroux a été fondue durant la Seconde Guerre mondiale. C’est une reproduction, en pierre cette fois, du sculpteur Jules Rispal que l’on peut voir aujourd’hui. En face de ce buste, derrière le Jardin d’enfants, une grande statue de Jules Rispal représente une femme et un un homme surmontée du buste de Fernand Lafargue (1906). Né le 20 février 1856 à Bordeaux, cet écrivain était destiné, après un doctorat en droit, à une carrière d’avocat. Mais la littérature et le journalisme en décidèrent autrement. Auteur de nombreux romans, de contes et de nouvelles dans les journaux parisiens, la femme et l’homme placés de chaque côté du buste représentent des personnages de ses romans : une vendangeuse médocaine et un garde chasse landais. À côté de l’une des entrées du jardin botanique, une statue, signée Gaston Veuvenot Leroux, représente une femme nue dans un décor de vigne, surmontée du buste du botaniste français Pierre Marie Alexis Millardet, inventeur de la célèbre «bouillie bordelaise».

En se dirigeant vers la pelouse centrale, en bordure d’une allée, est érigé un buste du sculpteur Pierre Granet, représentant Maxime Lalanne. Né à Bordeaux le 27 novembre 1827, ce peintre, graveur et illustrateur est reconnu pour ces eaux-fortes, qui sont un procédé de gravure en taille douce sur une plaque métallique à l’aide d’un acide. Poursuivant la ballade en direction du théâtre Guignol, à l’entrée de la passerelle menant à l’île du Jardin d’enfants, une autre statue honore le buste du poète Léon Valade. Né le 7 mai 1848, ce poète méconnu fut l’ami des plus célèbres Paul Verlaine et Arthur Rimbaud. Difficiles parfois à trouver ou à voir, muses et déesses se posent sur les îlots du cours d’eau. La plus remarquable représente Vénus, déesse de l’amour et de la beauté, jonchant au-dessus de la cascade du jardin. Deux autres représentent Calliope, muse de l’éloquence (couronne, lauriers, livres sculptés) et Junon, déesse reine des dieux, cette dernière malheureusement en très mauvais état.

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