Aurélie Oria Badoc : un chemin vers la liberté, grâce au cinéma

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Aurélie travaille au FIFIB depuis 3 ans ans. Elle s’occupe de la communication, mais aussi de la programmation et de la médiation. Un métier passion, dont elle parle avec bonheur. Mais c’est aussi l’aboutissement, provisoire, d’un itinéraire marqué par la volonté, la résilience et le courage.

Aurélie Oria Badoc arrive au FIFIB fin 2018, pour s’occuper d’abord de la communication, puis de la coordination et de la médiation, en particulier avec les milieux scolaires, et depuis cette année elle participe aussi à la programmation du festival. Une mission épuisante mais passionnante. « Je n’aime pas les films qui pensent à ma place ». Voilà, tout est dit dans cette phrase. Elle est sensible à l’humanité qui se dégage des films qu’elle visionne, à leur profondeur, au fait qu’ils bousculent les idées reçues ou les habitudes cinématographiques. Elle s’inscrit dans l’orientation du festival qui recherche « l’image manquante », c’est-à-dire montrer ce qui n’a pas encore été vu au cinéma, notamment sur le corps féminin. Une mission exigeante car il ne suffit pas d’aimer un film pour convaincre l’équipe du festival. Il faut expliquer, argumenter, « avoir quel que chose à dire ». Elle s’intéresse de plus en plus aux documentaires et cite en exemple les travaux de Sébastien Lifshitz, comme « Adolescentes » ou « Petite fille ».

Aurélie parle avec bonheur de son métier, avec rigueur mais aussi curiosité et ouverture d’esprit. Et une bonne dose d’humour. Une personnalité solaire, qui respire la sérénité.

Et pourtant.

Son parcours de vie n’a pas été celui de la facilité. Cette jeune femme de 36 ans a découvert la passion du cinéma pendant son enfance et son adolescence. L’achat d’un magnétoscope par ses parents, la vidéothèque fournie d’une copine lui permettent de s’évader des films « populaires » de la télé. Elle a un déclic en regardant « Les 7 samouraïs » de Kurosawa et se passionne pour le cinéma japonais, puis pour la « nouvelle vague » et Godard en particulier. Aujourd’hui, c’est Rivette qui l’inspire. Mais surtout, elle a envie «d’en savoir plus » et dévore les magazines de cinéma. Originaire du Lot et Garonne, elle demande à aller en internat au lycée à Brive la Gaillarde, option cinéma. Après le bac, elle monte à Paris VIII pour faire des études de cinéma. Son rêve ? Devenir scripte sur le tournage des films car « cela correspond à mon caractère, maniaque et patient ». Et puis, sur le tournage d’un film pendant ses études, elle tombe d’un toit, se brise la colonne vertébrale. Un an en centre de rééducation. Fauteuil roulant à vie. Aurélie raconte cela sans un trémolo dans la vie, sans se plaindre ni s’apitoyer sur elle-même. Calmement. Sans perdre le sourire qui illumine son visage.

Des éditions au cinéma

Pendant sa rééducation, elle rencontre l’homme avec qui elle vit aujourd’hui et fonde une famille, ils ont une fille de 7 ans et un garçon de 4 ans. Elle comprend qu’elle ne sera jamais scripte et se reconvertit dans les métiers du livre. Elle passe en un an un DUT spécialisé. Elle trouve un stage dans une maison d’édition, Les Requins Marteaux. Créée à Albi en 1991, cette structure est d’abord un collectif d’auteurs voulant éditer leurs bandes dessinées. Elle va se développer et devenir une maison d’édition professionnalisée, avec revue, festival, expositions, constitution d’un catalogue. En 2011, les Requins Marteaux viennent s’installer à Bordeaux, à la fabrique POLA et deviennent un acteur emblématique de ce lieu. Aurélie s’occupe de la communication, des relations presse, de la gestion des droits internationaux… Pendant 8 ans. À la fabrique POLA, il y a aussi l’équipe du FIFIB. Fin 2018, Aurélie les rejoint. Et renoue ainsi avec sa passion de jeunesse, le cinéma. Elle aime ce qu’elle fait. Elle n’a pas de projet pour l’avenir , «on verra bien, ce n’est pas d’actualité». Aurélie Oria Badoc, la résilience et la générosité incarnées.

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