« Mon chien: mon ami, mon guide, mes yeux » , cette phrase si chère aux personnes malvoyantes et non-voyantes, est partagée par celles et ceux qui ont pu bénéficier de l’accompagnement d’un chien guide. Mais qui sont ces chiens peu ordinaires? Pour les découvrir, il faut aller au sein de l’élevage qui va façonner ces chiens pour en faire les meilleurs amis des hommes atteints de cécité.
Interview avec Pascale Olivar, personne malvoyante, animatrice pédagogique et Jean-Marie Schiocchet, personne non-voyante et vice-président de l’association « Chiens guides du sud ouest ».
SR: De quand date la création de l’association et comment est-elle financée ? P.O: «Cette association qui date de 1985 est installée depuis 2016 à Mérignac ( 236 Av. Marcel Dassault); elle est financée en partie par la FFAC ( fédération française des chiens guides), par des dons privés et également par la prospection digitale et mailing. Nous recueillons également des dons au sein des classes des écoles qui sont visitées pour sensibiliser les enfants au handicap, et avec lesquels sont organisées des marches; après quoi, les enfants s’investissent dans la recherche de parrains ».
SR: D’où viennent ces chiens et comment se déroulent leur formation ? P.O: « les futurs chiens guides sont des Labradors et Golden Rétriever à 98% , il y a aussi quelques caniches royaux et bergers allemands. Ils sont issus de 3 élevages en France- Clermont Ferrand, le Buc près de Vincennes et Angers. J’insiste bien sur le fait qu’il s’agit d’une éducation et non d’un dressage ».
J.M: « Les chiots sont pris au centre à l’âge de 2mois; ils restent 2 jours à l’école pour observer leur caractère et leur état de santé (ostéopathie, TTouch ou Tellington Touch, medical training…..). Ils sont ensuite mis de 2 mois à 5 mois dans des familles d’accueil, avec un référent éducateur qui se rend régulièrement dans la famille. De 6 à 12 mois, ils passent une semaine sur deux au chenil puis passent un examen de santé avec stérilisation des mâles. Ensuite ils rentrent en internat au centre avec les WE dans les familles. À 20-24 mois, ils passent le CAG (certificat d’aptitude au guidage) qui les confirme ou les réforme en cas d’inaptitude »
SR: Comment se met en place la relation : chien- personne non-voyante? J.M: » Les bénéficiaires viennent vivre à l’association une semaine avec l’éducateur et ensuite celui-ci passe une semaine chez le non voyant. Le couple Maitre-Chien est ensuite validé avec certificat de conformité, contrôlé tous les 2 ans. Des stages de remise à niveau sont prévus en cas de déficience. Le Chien guide porte un harnais avec une sorte de guidon qui indique la direction que prend le chien; celui-ci est capable de désobéir pour la sécurité de l’aveugle (sens du devoir). Le chien est en principe mis à la retraite vers l’âge de 10 ans ».
SR: Quel est le coût de revient d’un chien-guide ? P.O: » Celui-ci s’élève à environ 25 000 euros. Durant sa vie avec le non-voyant, un partenariat est établi avec la MACIF pour permettre un remboursement de 80% des frais de vétérinaire et le Maître reçoit 50 euros /mois de la MDPH ( maison départementale des personnes handicapées) ».
Cette complicité entre le Maître et son chien est tellement forte qu’elle ne peut laisser indifférent. Le bonheur observé sur les visages de Pascale et J. Marie interpelle. Afin de permettre à cette association de continuer ce travail admirable, les dons sont les bienvenus, le bénévolat est encouragé pour aider les éducateurs et les familles désirant participer à l’éducation d’un chien pendant 18 mois sont accueillies avec plaisir.
infos: https://www.chiensguides.fr
Interview avec David Platey, chargé de communication » Chiens guides du sud-ouest « .
Reportage réalisé par :
Brigitte Bouyssou et Antoine Serrano