Focus sur le marché Calixte Camelle

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Le cœur de La Bastide bat tous les jeudis matin place Calixte Camelle. Un lieu de vie où plusieurs générations se croisent.

Un jeudi, 7 h du matin, il fait encore nuit et froid place Calixte Camelle à La Bastide. Au fond de la place, derrière le buste de Calixte Camelle, homme politique du début du XXème siècle, abrités par les vieux platanes, une dizaine de stands se préparent pour le marché de plein air. Ils ont un emplacement réservé car ce sont des « abonnés » déclarés auprès de la mairie de Bordeaux. Ils s’installent sous l’œil avisé d’un contrôleur de marché, avec lequel ils plaisantent tout en maintenant le rythme. Il y a là 3 bouchers/charcutiers, 3 primeurs, fruits et légumes, des produits en provenance directe de Turin et un stand couscous et tagines. Les marchands s’activent! En effet, il faut 2 heures pour installer un banc de fruits et légumes sur place. Les bouchers ont des stands roulants, ils en ont fait l’installation chez eux avant de partir.

Des places pour chacun

Sébastien Bellanger est le contrôleur en charge de ce marché, pour le moment. Il veille au respect des emplacements réservés, attribue des places aux « journaliers », uniquement des non-alimentaires, gère les installations électriques, surveille la cohabitation avec les travaux de voirie et veille au respect de l’engagement « zéro déchet » auquel chaque commerçant. Un boulot de contact et de diplomatie aussi, « j’aime bien les choses carrées. Quand ça va pas je le dis tout de suite et ça s’arrange toujours« . Après avoir travaillé à la propreté, puis au cimetière de la Chartreuse, il est devenu placier de marché de plein vent puis contrôleur. Il aime son métier et le contact avec les gens du métier. « Des personnes affirmées mais des belles personnalités! ».

Les acheteurs de l’aube

« C’est pas un métier pour les fainéants ! », tous diront cela. Levés à 2h30 du matin pour certains, ceux qui vendent des fruits et légumes vont souvent se fournir au MIN (marché d’intérêt national) de Brienne avant de venir s’installer tous les jours.  Certains font 5 marchés dans la semaine. L’avantage, c’est que ce ne sont jamais les mêmes produits selon les saisons. Les bouchers sont trois sur la place, « on ne se fait pas trop concurrence car sur les produits préparés, on essaye de se démarquer les uns des autres. Et puis ce sont les clients qui décident ». Les premiers clients, justement, arrivent vers 7h30 et 8h. Surtout des personnes âgées. Elles achètent en petite quantité mais avec soin, demandent la provenance des produits. Ils en profitent pour discuter, échanger, dire un mot sur la santé ou demander une recette. Les commerçants adorent ce type de contact quand ils en ont le temps.

Des consommateurs avertis

8h du matin, le jour s’est levé, les habitués sont de plus en plus nombreux, le marché bruisse. Quelques jeunes personnes apparaissent. « On en voit de plus en plus. Surtout des jeunes couples avec des enfants. Ils veulent contrôler ce qu’ils mangent et consommer local, raisonné ou bio. On en voit plus en fin de semaine », explique un des commerçants.  Pour eux, c’est à la fois un espoir et une exigence. L’espoir de voir ce marché de semaine se développer, vendre plus. Mais c’est aussi une exigence : cette nouvelle clientèle fait la chasse aux pesticides. Pas question d’être flou ou incertain sur la question, si on veut répondre à ce type de préoccupation. Sur les trois stands de fruits et légumes, l’un est tenu par un producteur du Blayais, il vend ce qu’il produit et en parle avec passion, explique son approche, une agriculture raisonnée, en marche vers le bio. Le boucher d’à côté, lui aussi déclare sa flamme pour ses produits, « à part mon cœur, il n’y a rien de plus tendre ». Comment résister à une telle déclaration ? Lui s’est levé à minuit. A chargé pendant deux heures son camion. Il achète ses carcasses chez un éleveur en Dordogne et désosse le mardi toute la journée. « Les clients achètent avec les yeux, la présentation, c’est ça qui fait la vente » ajoute le boucher. Le couscous, c’est le plat préféré des français paraît-il , »c’est vrai dans le monde entier« , proclame fièrement le restaurateur mobile devant deux énormes marmites en train de glouglouter. La semoule, les légumes, la viande , même à 8h30 du matin, charment. Son plaisir, comme tous les autres c’est de discuter avec la clientèle, ce qu’il n’avait pas vraiment le temps de faire quand il était chef dans la restauration. Il est 9h, le marché bat son plein et il va durer jusqu’à 13h. Pour le plus grand bonheur des habitants de La Bastide qui le fréquentent.

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