Une exposition sur les fouilles du tombeau présumé de Montaigne

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C’est une véritable enquête policière initiée en novembre 2019, qui se poursuit aujourd’hui au musée d’Aquitaine pour déterminer si le corps du cercueil retrouvé dans les sous-sols du musée est bien celui du célèbre philosophe Montaigne. Une exposition consacrée à cette énigme se déroule actuellement et jusqu’à la fin de l’année.

L’opération de fouilles qui s’est déroulée du 18 au 22 novembre 2019 pilotée par Hélène Réveillas, archéo-anthropologue, s’est poursuivie en septembre 2020. Pour cette étude d’envergure,celle-ci s’est entourée d’éminents historiens, chercheurs, paléogénéticiens pour les analyses ADN . À cette étude d’identification de ce personnage dont l’identité suscite de nombreuses interrogations, s’associe une étude historique du personnage de Montaigne et parallèlement une analyse sociétale de la seconde moitié du XVIe siècle dans le bourg St Éloi.

Michel Eyquem de Montaigne

Michel de Montaigne est né dans une famille de marchands anoblie en 1519. Il fut conseillé à la cour des aides de Périgueux puis au parlement de Bordeaux dont il fut maire de 1581 à 1585. Il consacra une partie de sa vie, retiré dans son château, à la composition de ses essais dans lesquels il dépeint les contradictions de la nature humaine. Esprit tolérant, il juge que « l’art de vivre » doit se fonder sur la sagesse et le bon sens. Il s’éteindra en 1592 dans son château de Dordogne. En 1593, à la demande de sa veuve Françoise de la Chassaigne, fut réalisé un cénotaphe à la mémoire du défunt représentant un gisant à l’effigie de Montaigne revêtu d’une armure.

Les pérégrinations du cénotaphe et du cercueil jusqu’à son ouverture

Au 16e siècle, il est interdit d’inhumer les laïcs dans la cathédrale St André; aussi le cénotaphe et le cercueil de M. de Montaigne sont installés dans l’église du couvent des Feuillants à l’emplacement de l’actuel musée d’Aquitaine. Puis en 1886, ce sera dans la nouvelle faculté des sciences et des lettres construite à l’emplacement du couvent qu’auraient enfin été replacés les restes de M. de Montaigne, dans un tombeau dans les sous-sols à l’aplomb du cénotaphe situé alors dans le hall de ce qui deviendra en 1987 le musée d’Aquitaine.

À la restauration du cénotaphe en 2017, s’ensuivra l’ouverture en 2020 du tombeau en bois sur lequel figure l’inscription : M. de Montaigne sur une plaque de cuivre. Après démantèlement du contenant en plomb, c’est avec émotion que l’on découvre alors en bon état de conservation des ossements, un crâne, des fragments de tissu mais sans objet personnel lui ayant appartenu. Un tube en plomb découvert à côté du cercueil révèle un procès verbal de translation des restes datant de 1886. Les bases de l’enquête sont posées ; elle peut commencer ! Il faudra plusieurs années pour la résoudre; alors commence une chasse aux descendants qui permettra probablement de confronter les ADN.

Infos pratiques : Musée d’Aquitaine 20 cours Pasteur, Bordeaux

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