Le Fonds Régional d’Art Contemporain de Nouvelle Aquitaine présente à la MÉCA, du 17 décembre 2021 au 20 août 2022, la 1ère rétrospective française consacrée à l’artiste franco-américaine Nina Childress.
L’exposition « Body Body » retrace 40 années dédiées à la peinture. L’artiste y présente une centaine de toiles qui réunit plusieurs modes de représentation, de l’abstraction à l’hyperréalisme en passant par la figuration libre, voire la figuration narrative.
Parcours de l’artiste
Née en 1961 à Pasadena d’une mère française et d’un père américain, elle entre à l’école des arts décoratifs de Paris en 1981. Musicienne, elle rejoint d’abord le groupe post-punk Lucrate Milk puis en 1984 le collectif d’artistes très actif sur la scène alternative parisienne les Frères Ripoulin (avec Claude Closky et Pierre Huyghe). Le groupe se sépare en 1989, dès lors, Nina Childress se consacre intensément à la peinture, multipliant les expériences picturales comme la peinture phosphorescente (illustration ci-dessus) et les sujets. L’artiste puise dans la culture populaire ( cinéma, photographie, magazines, objets trouvés) et dans sa propre histoire; elle se réapproprie aussi « les oeuvres de l’histoire de l’art et ses images« * et les styles (G. Courbet, B.Buffet, peut-être G.Richter, E. Hopper). Dans « une autobiographie de Nina Childress » Fabienne Radi parle d’un chemin « exemplaire dans le sens représentatif d’une époque particulière, d’un parcours mouvementé, plein d’impasses et de détours, de capacité à transformer les obstacles en tremplins, d’une résistance aux modes tout en les absorbant, d’une obstination impressionnante« .
Nina Childress est professeure de peinture à l’école nationale supérieure d’art de Paris. Elle est représentée par la galerie Bernard Jourdan.
Le double en question
Comme l’annonce le titre de l’exposition « Body Body », « la gémellité et le double sont des motifs importants dans l’oeuvre de Nina Childress et s’incarnent à travers son intérêt pour les sœurs Catherine Deneuve et Françoise Dorléac« *. Au delà de la proximité des corps, l’enjeu semble se trouver au plus profond de l’être, « Je est un autre » écrivait Arthur Rimbaud. Cette approche se confirme à la lecture du journal culturel Junkpage, l’artiste confie à Didier Arnaudet et Marc Bertin, » quant au double, c’est une névrose profonde qui vient, je crois, de ma double nationalité et de bien d’autres choses que je dévoile dans ma biographie « . Elle ajoute » en peinture j’aime les contradictions, le beau qui se coltine la question du mauvais goût, l’héroïque associé au trivial « . Vérité profonde dans l’œuvre de Nina Childress: contradiction, coexistence, ambivalence, dualisme, antagonisme qu’il est nécessaire d’organiser dans la complémentarité.
Infos pratiques: Frac MÉCA:5 parvis Corto Maltese, quai de paludate, BORDEAUX Tél : 05 56 24 71 36 *extraits cartels de présentation