Avec l’exposition « la fabrique des innovations », Le Musée d’Ethnographie de l’Université de Bordeaux (le M.E.B.) propose au public jusqu’au 2 juin 2023, une exploration sociologique du monde des innovations en matière de santé.
Cette manifestation présente l’originalité de regarder la recherche en matière de santé avec les yeux d’un trio de sociologues. Béatrice Jacques, Pascal Ragouet et Olivier Claverie ont demandé à la communauté scientifique d’élaborer pour le grand public un outil de diffusion montrant la recherche contemporaine «comme une œuvre scientifique collective ».
Les innovations en santé avec le regard des sciences sociales
Les innovations en santé reposent sur des processus sociaux complexes qui convoquent scientifiques, médecins, industriels, soutien de l’État et patients. L’exposition et les nombreuses animations liées à cet événement permettent au public d’accéder à cette réalité. Mme Lucia Bienvenu, cheffe de projet d’exposition au MEB, dévoile la préparation de ce programme: «En réunissant chercheurs, sociologues, personnel muséal sur ce projet, il s’agissait d’amener les scientifiques à adopter un langage simple, dépouillé de ses atours académiques ». L’accompagnement du musée a permis de «dissiper l’inquiétude des chercheurs » dans ce qui était pour eux « une forme de surpassement d‘eux-mêmes ». La scénographie de l’exposition propose un cheminement en sept étapes qui relate les évolutions du domaine de la santé depuis la fin du 19ème et souligne la portée socio-économique de ces avancées. En effet, le monde de la recherche met en synergie différentes entités. C’est le cas des recherches fondamentales sur les cellules souches pour lesquelles ont été associés, chercheurs, médecins et industriels. Ceci n’occulte pas l’investissement du chercheur au quotidien, ni la place de son expertise dans de multiples organismes de décision.
Le rôle des patients est également évoqué car ceux-ci participent aujourd’hui «à la division du travail médical ». Du «patient-alibi » au «patient-chercheur » la loi Kouchner (2002) a fait du patient un acteur de la (et de sa) santé. En avant première, Mme Bienvenu dévoile le contenu d’un volet de cette manifestation qui, à l’occasion de la nuit des musées (samedi 14 mai), proposera au public un grand jeu dans lequel il sera possible d’être installé dans la situation d’un chargé de recherche.
Nos capacités sensorielles révélées
À destination de toutes les tranches d’âge, la programmation prévoit des ateliers de stimulation et d’éveil de l’odorat (programmes OLFALAB et PerFumum) et de l’observation (programme BOTANIA). Comme l’explique Mme Lucia Bienvenu, l’idée des ateliers olfactifs est née « avec la pandémie du Covid 19 qui a eu pour conséquence la perte de l’odorat chez certains malades. La médecine s’est trouvée démunie face à ce symptôme qui pouvait s’accompagner d’une perte d’appétit et d’état dépressif ».
L’atelier « Herbes et Fleurs » du programme BOTANIA propose « d’explorer les vertus des dessins scientifiques ». Il s’agit, par le geste, la lenteur, la minutie de suivre le chemin de la connaissance de la nature.
En savoir plus:
Musée d’Ethnographie de l’Université de Bordeaux: Rue Elie Gintrac Tram B arrêt Victoire.
Site internet : https://meb.u-bordeaux.fr
Tph : 05 57 57 31 61