Pour sa 5e édition, « l’Université des cheveux blancs » a invité Anne-France Dautheville. L’écrivaine présente à l’occasion de la sortie de son livre « La vieille qui conduisait les motos », a régalé l’assistance au cours de sa conférence. Anne-France Dautheville est connue pour avoir été la seule femme sur 92 pilotes à faire et terminer le Raid ORION, compétition motocycliste entre Paris et Hispahan en 1972. Exploit qui donnera lieu à la publication de son premier livre « Une demoiselle sur une moto ».
Quelles sont vos motivations à faire en 1973, ( après votre expérience du raid) un tour du monde à moto en solo ?
Anne-France Dautheville : « C’est en quelque sorte une revanche contre l’attitude machiste du milieu de la moto à cette époque ».
Quels avantages à voyager seule à moto ?
Anne-France Dautheville : « Quand je suis seule, je suis remplie de ce qui est autour de moi; je ne perds pas une miette des paysages et étant seule tout le monde vient à moi. Une fille seule à moto ouvre toutes les curiosités : à cette époque dans le monde musulman (avant toutes ces guerres), une femme seule était sacrée, respectée, sans gestes déplacés. L’Afghanistan est le pays que j’ai le plus aimé avec le Pérou et l’Australie ».
Parlez moi du lien entre la moto et le métier de journaliste pigiste…
Anne-France Dautheville : « Écrivaine fauchée, après l’écriture de mes livres de voyage, je suis devenue journaliste commençant à écrire des sujets de voyage pour les magazines en allant à droite, à gauche sur ma moto. J’ai fait des reportages de tourisme et sur le vin également ».
Pourquoi une pause moto de 10 ans ?
Anne-France Dautheville : « Après avoir quitté le journalisme, je n’avais plus assez de revenus pour entretenir moto et assurance. J’arrête donc vers 50 ans pour une dizaine d’années pour ne rechevaucher la moto qu’à 60 ans et faire entre autres un tour de France de mes amis. Jusqu’à mes 68 ans où je suis victime d’un accident de voiture ».
L’arrêt définitif de la moto a-t-il été un crève cœur ?
Anne-France Dautheville : « Non bien sûr, on vieillit si l’on regarde ce que l’on n’a plus. Ce que j’ai autour de moi est fascinant. Pleurnicher sur sa vie est la négation de tout ».
Vous avez 3 passions : la moto, le jardinage et les animaux : trois passions qui écartent l’humain. Est-ce un choix ?
Anne-France Dautheville: « Oui car les humains sont partout autour de moi mais j’ai besoin d’être seule pour avancer et j’ai la chance de vivre dans un pays qui laisse la place à la femme seule et la protège. C’est un style de vie que je revendique mais évidemment entourée d’amis. J’aime les plantes car je peux raconter l’humanité à travers celles-ci et leurs déplacements ».
Brigitte