Parsemées ça et là dans la ville, les statues composent le visage architectural de Bordeaux. Parfois imposantes parfois discrètes, atypiques ou classiques, contemporaines ou historiques, chacune regorge d’anecdotes.
En allant place Tourny, impossible de rater la statue de celui qui devient en 1743 intendant du Guyenne à Bordeaux, Louis Urban Aubert, marquis de Tourny. Il embellit les quais, aménage des places, ouvre des avenues et crée le Jardin Public, faisant ainsi de Bordeaux une ville attractive. Une œuvre de Gaston Leroux. À quelques pas, située place du Chapelet, entre l’église Notre Dame et la Cour Mably, est érigée la statue en bronze de Francisco Goya, célèbre peintre espagnol, décédé à Bordeaux le 16 avril 1828. Cette statue œuvre du sculpteur Mariano Benlliure y Gil, est un don de la ville de Madrid à la ville de Bordeaux dans le cadre du jumelage. Initialement installée au Jardin Public, cette œuvre est déplacée pour cause de nature trop envahissante et d’humidité et est restaurée avec le soutien de la Fondation du Patrimoine. Elle retrouve toute sa splendeur aujourd’hui. En continuant la balade vers le Jardin Public, on se retrouve nez à nez avec François Mauriac, ou du moins, François Mauriac est la sculpture atypique qui lui rend honneur. Figure de la littérature française, né à Bordeaux en 1885, académicien, il reçoit le prix Nobel de littérature en 1952. Avec Montesquieu et Montaigne, il fait partie des célèbres 3 M de la cité bordelaise. Œuvre de Ossip Zadkine, réalisée en 1943, ce buste dévoile un visage aux traits anguleux, lisses, d’une grande finesse. Cette statue fut dérobée en 1993. Retrouvée deux ans plus tard, elle est remise à la famille de Mauriac. C’est une copie fidèle qui est visible au Jardin Public.
Les femmes à l’honneur
Au coeur de la ville, une statue imposante de 7 mètres de hauteur, en fonte d’acier, intitulée « SANA » , trône Place de la Comédie. De l’artiste catalan Jaume Plensa, elle représente un visage de femme. Cette statue fait partie d’une exposition du sculpteur à travers la ville en 2013. Cette exposition ayant rencontré un bel engouement que la mairie de Bordeaux ouvrit une souscription volontaire afin d’acquérir cette statue. La somme recueillie était bien loin du compte. Le coup de pouce d’un mécène anonyme a permis à cette œuvre de garder sa place dans l’espace public et ainsi enrichir le patrimoine culturel de notre ville. Face à la Bourse Maritime, sur les quais, est érigée une nouvelle statue grandeur nature du sculpteur haïtien Caymitte Woodly, dit Filipo. Et ce lieu d’exposition n’est pas anodin. En effet l’œuvre représente une jeune fille d’origine africaine nommée Al Pouessi, achetée par deux frères bordelais Pierre et François Testas, à la fin du 18 eme siècle. On est à l’époque du commerce triangulaire et Bordeaux est un port négrier. Cette femme sera emmenée vers St Domingues pour servir dans la plantation de ses maîtres. Inaugurée le 10 mai 2019, journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de son abolition par le maire de Bordeaux et la descendante de cette esclave, madame Lorraine Manuel Steed.
Patrick