Le Labo du Chanteur : une expérience unique !

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La reprise du Labo du Chanteur aura lieu le samedi 19 septembre. Une expérience musicale unique qui a lieu à la Machine à Lire ! Mais de quoi s’agit il ?

Avez vous déjà vu un chanteur lyrique répéter une œuvre ? Comment s’y prend-il entre le chant, la musique et le contenu ? Le Labo du Chanteur, qui se tient à La Machine à Musique (Lignerolles) certains samedis après-midi est une opportunité d’y assister. Ce projet est né dans la tête de Thomas Dolié, baryton, victoire révélation artiste lyrique en 2008, d’origine Bordelaise. Il a étudié au conservatoire de Bordeaux et la ville reste son port d’attache pour une carrière internationale. Selon l’artiste , il est plus difficile d’attirer le public français vers le chant/piano. Quoi de mieux que d’assister à une répétition en public pour se familiariser avec ce genre? Pendant une heure et demie, un samedi après-midi, un chanteur lyrique, habitant la région bordelaise vient travailler un morceau avec l’aide d’un pianiste. Répétition grandeur nature. Le morceau est joué/chanté une première fois, puis le chanteur donne une analyse technique, rappelle le contexte, indique quels outils il utilise pour exprimer les émotions. À la fin, il fait un filage, c’est-à-dire qu’il reprend le morceau comme s’il était en concert. Ensuite, il interroge le public sur l’évolution de sa perception. Et cela dans un dialogue constant avec le pianiste. La taille de la salle (une quarantaine de places assises mais jusqu’à 80 personnes en tout) crée une proximité entre le public et les artistes. Il peut ainsi recueillir des avis sur des options d’interprétation et répondre à des questions. Artistes et pianistes viennent bénévolement. Pour eux, c’est à la fois un moment de travail, mais aussi de plaisir et de partage. En effet, ce travail de répétition n’est pas connu du grand public.

Démonstration lors d’une répétition publique par Thomas Dolié lui-même sur 4 lieder de Schubert, accompagné par Martine Marcuz, pianiste à l’Opéra de Bordeaux et professeur au conservatoire. Dans ce chant Schubert exprime une grande sensibilité et donne une construction mélodramatique. Thomas Dolié s’arrête après chaque strophe, commente, explique : comment exprimer l’inquiétude, le regret sans sombrer dans le désespoir, comment tenir compte d’une virgule dans le texte et la marquer dans le chant. La pianiste donne aussi son point de vue : la mélodie exprime souvent ce que le texte n’arrive pas à dire. Tout au long de la séance, le public écoute en silence, les yeux grands ouverts, un sourire aux lèvres. Les connaisseurs apprécient dans le détail chaque note, chaque intonation, le jeu expressif du chanteur, l’accord ou la dissonance avec le piano. Les autres écoutent les yeux fermés et se laissent emporter dans la sentimentalité à vif de l’auteur. Certaines fois, des curieux assistent à la séance dans la rue, en regardant à travers la fenêtre de la salle. Après le filage, c’est à dire la reprise d’affilée des quatres lieder, le public pose quelques questions : « Sur quel lied êtes-vous le plus à l’aise ? » « Comment traduisez-vous telle émotion ? » Pour Martine Marcuz, la pianiste, ce concept de répétition publique est « génial, Il met les œuvres à la portée du public, permet de mieux comprendre l’intention de l’auteur et l’interprétation du chanteur . C’est un révélateur du travail technique et artistique, par l’analyse harmonique et rythmique ». Venir ici, pour elle, « c’est être une artiste en mouvement « .

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