L’abolition de l’esclavage est acquise le 27 avril 1846. Avec le temps, l’importance de l’événement souleva l’intérêt de créer une journée du souvenir. La France sera le premier pays à décider non pas une, mais plusieurs dates de commémoration que l’histoire explique. Cette année, elle sera notamment commémorée en ligne avec la diffusion d’un documentaire.
Plusieurs grandes villes comme Bordeaux consacrent tout un programme d’événements matérialisant ces journées de commémoration dans le courant du mois de mai. Ces programmes repoussés au mois de novembre fourmillaient d’inaugurations de monuments, de statues, de plaques, stèles et noms de rues. Conférences, expositions et projections de documentaires, sont à nouveau annulées. Cependant l’une des projections « de canne de sucre et de rhum » est accessible en ligne jusqu’au 22 novembre à partir du site du musée d’Aquitaine.
Une histoire à plusieurs dates
Le 27 avril 1846, Victor Schœlcher signait le décret abolissant l’esclavage. Député de la Martinique, journaliste, écrivain virulent abolitionniste étaye dans son ouvrage « De l’esclavage des noirs et de la législation coloniale », un véritable réquisitoire contre l’esclavage et pour son abolition. Les premiers à mettre fin à l’esclavage seront à Mayotte où le baron de Mackau décrète la fin de l’esclavage le 27 avril 1846, le 27 avril restera le jour de commémoration de l’abolition. La Martinique choisit le 22 mai, ce jour-là, le gouverneur Louis de Rostolland, face à la colère des esclaves, décide de proclamer l’abolition, ça restera le jour de sa commémoration. Par peur d’un soulèvement similaire, le gouverneur de la Guadeloupe, Jean François Layre proclame l’abolition le 27 mai 1848, 8 jours avant l’arrivée officielle du décret à Basse Terre. Le 27 mai deviendra le jour de la commémoration. À La Réunion, le commissaire général de la république, Sarda Garriga annonce la fin de l’esclavage le 18 octobre et parcourt toute l’île pour informer esclaves et maîtres jusqu’au 20 décembre qui restera la date de la commémoration. Et la Métropole? La France métropolitaine décrète de commémorer l’abolition en 2006 seulement, fixant la date au 10 mai en référence au 10 mai 2001 où pour la 1ère fois une loi, votée à l’unanimité reconnaît l’esclavage comme crime contre l’humanité. Enfin la France ajoutera le 23 mai 2017 une journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial.
Informations pratiques
« De canne de sucre et rhum »: http://www.musee-aquitaine-bordeaux.fr/fr/evenement/en-ligne-semaine-de-la-memoire-projection-de-canne-de-sucre-et-de-rhum
Quelques références:
Réflexions sur l’esclavage des Negres – Condorcet 1781
De la traite et de l’esclavage des noirs – Abbé Grégoire 1815
De l’esclavage des noirs – Victor Schoelder
12 ans d’esclavage Salomon Nothup 1853 (film)
La Case de l’oncle Tom – Barrier Beecher Stowe 1857 (film)
Racine – Alex Harley 1976 (film)
De la vie de Frédéric Douglas esclave américain par lui même 2014
Félicitations Yannick .Sujet très vaste et très intéressant.Merci pour les références que tu as notées à la fin , j’irais les consulter.Dommage que l’esclavage existe encore de nos jours dans certains pays alors que nous nous l’avons aboli en 1848!
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