Caserne des Sapeurs-Pompiers de la Benauge : fonctionnelle jusqu’en 2023

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Bien que construite dans les années cinquante, grâce à sa conception « moderne » la caserne des sapeurs-pompiers de la Benauge reste en pleine activité et ceci pour encore deux ans.

« C’est en 1954 qu’est mise en service cette caserne des pompiers à proximité du pont de pierre sur la rive droite de Bordeaux », précise le commandant sapeurs-pompiers professionnel Matthieu Jomain, chef du service Communication-Protocole au Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Gironde. Il présente un bâtiment principal destiné aux logements posé sur pilotis. Au-dessous, un garage prolonge la large cour intérieure. Selon lui, « Tout est conçu avec une volonté constante de fluidifier les circulations. Celles des engins, celles des matériels, celles des personnels. Ainsi les temps de mise en route sont réduits au maximum. Avec, nouveauté pour l’époque, une circulation bien identifiée, claire, qui permet encore aujourd’hui de repositionner immédiatement, prêts à repartir, les véhicules de retour d’intervention». Quatre escaliers à vis autour de leurs ascenseurs. Poteaux de descente rapides. Fléchages. Ce bâtiment de quatre étages se complète donc d’un grand plateau d’évolution. «Les deux hectares de la caserne présentent aussi un bâtiment administratif et un gymnase toujours utilisés, et une haute tour de séchage*. Les personnels se sont longtemps entrainés dans ses escaliers extérieurs. Cette tour, désormais vétuste, n’est plus accessible. Elle ne répond plus aux exigences de sécurité », explique le Commandant Jomain.

Un fonctionnement à plein régime

Ce sont cent soixante sapeurs-pompiers, professionnels et volontaires qui travaillent quotidiennement sans interruption dans cette structure. Ils se portent sur des milliers d’interventions, toujours plus nombreuses chaque année. Le secteur d’intervention est étendu: « Sur la rive gauche : le quartier Saint-Michel. Sur la Rive droite : depuis Bordeaux – Cenon, jusqu’à l’Entre-deux-mers », révèle Matthieu Jomain. En outre la caserne est un centre d’appui qui peut être sollicité dans des opérations d’envergure. Elle héberge les équipes classiques d’interventions des sapeurs-pompiers, mais aussi des équipes spécialisées. Par exemple les plongeurs des secours subaquatiques ou bien encore le GRIMP (Groupe de Reconnaissance et d’Intervention en Milieu Dangereux). La caserne accueille aussi la pépinière des jeunes cadets de l’association habilité des jeunes sapeur-pompiers de Bordeaux Benauge. Elle est aussi un lieu de formation professionnelle**.

Bâti témoin d’une architecture des années cinquante, la caserne est construite par Claude Ferret***, Yves Salier et Adrien Courtois dans un style caractéristique avec des formes, des coloris et des matériaux représentatifs de l’époque. Elle se voulait une forme de navire contemporain, posée en bord de fleuve, moderne, esthétique, fonctionnelle et pratique. Soixante-sept ans après, l’objectif est largement atteint : classée aux monuments historiques en 2014, et malgré une longue durée de vie, elle reste un outil de travail efficient. 

Déménagement à l’horizon 2023

« Sur les quarante logements initiaux, seuls deux sont encore occupés. La tour de séchage et l’ensemble du bâti se détériorent. Elle devient aussi moins bien située dans le nouveau projet urbain de la cité. Il faut admettre que cette caserne arrive en fin de vie. La construction d’une nouvelle structure plus adaptée, plus moderne, plus complète et mieux placée débute dans quelques semaines à quelques centaines de mètres à peine, toujours à Bordeaux-Bastide, près du pont Saint-Jean. Elle prendra la suite à l’horizon 2023 », indique l’officier. La caserne actuelle sera dévolue à d’autres fonctions. Les pompiers, eux, déménageront. Au grand dam de beaucoup de sapeurs très attachés à cette caserne de la Benauge, comme Tarik : «Dix-huit ans de travail ici ! Et comme beaucoup d’anciens, je n’arrive pas à envisager, ni à accepter sereinement ce départ. Ce sera difficile».

Antoine – Éric

* On y suspendait les tuyaux mouillés. Aujourd’hui, ils sont séchés à plat à l’aide de souffleries.

** « Les sapeurs-pompiers sont un des métiers les plus formés tout au long de la vie. Une nécessité pour être toujours au top-niveau, les techniques, les engins et les matériaux évoluant constamment. » (Commandant SPP Matthieu Jomain)

*** Urbaniste de la reconstruction de Royan, après le seconde guerre mondiale.

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