Véritable laboratoire de la modernité des années 20, les Quartiers Modernes Fruges continuent de rayonner grâce à l’engagement des institutions, des médiateurs et de ses habitants.
Cette œuvre de la modernité fait partie, depuis 2016, de l’ensemble architectural inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette reconnaissance n’est pas une fin, mais une étape d’un travail évoqué par Mr Cyril Zozor, chargé de mission pour la gestion de la cité Frugès Le Corbusier, » à l’aube de son centenaire la Cité Frugès se lance dans un grand chantier qui lui permettra d’évoluer avec les grands enjeux de notre siècle, tout en restant le témoin de l’avant-garde du siècle précédent. Expérimentation, innovation, universalité, épanouissement ou encore équilibre. Autant de maîtres mots convoqués hier, pour concevoir les Quartiers Modernes Frugès et leur cadre de vie généreux et aujourd’hui, pour travailler collectivement à leur conservation« .
Naissance de la cité
Dès leur première rencontre, le 3 novembre 1923, l’industriel Henry Frugès (bois et sucre), enthousiasmé par les innovations architecturales et urbanistiques de l’architecte Charles-Edouard Jeanneret-Gris dit « Le Corbusier » décide de se mettre au service de l’architecte pour réaliser un programme de construction « de bon sens ». Les attentes de le Corbusier imposent de construire rapidement un habitat dense et peu coûteux, ceci grâce à l’utilisation d’éléments standardisés dont la combinaison permet différents types de constructions. Le mécénat d’ Henry Frugès joue alors un rôle capital pour la réalisation de ce qui sera une des trois œuvres urbanistiques de l’architecte avec celles de Chandigarh et de Firminy.
Un projet hygiéniste et philanthropique
Henry Frugès choisit Pessac pour la qualité de l’air, car l’hygiène et le bien être sont, pour les deux protagonistes, au centre des préoccupations. À cela s’ajoute la volonté d’offrir aux gens modestes (en particulier les ouvriers de l’aciérie de Pessac), la possibilité d’acquérir un logement doté d’un confort exceptionnel pour l’époque : pièces différenciées, salle d’eau, buanderie, chauffage intégré, terrasse, garage… Les espaces publics et l’implantation des maisons sont également soigneusement étudiés afin de favoriser l’harmonie des relations au sein de la collectivité. Il s’agissait bien de construire un nouvel art de vivre ! Pourtant les « résistances à l’architecture nouvelles » feront que sur les 120 maisons prévues 51 seulement seront édifiées, elles sont aujourd’hui pour la plupart habitées.
Informations: https://www.pessac.fr/a-decouvrir/tourisme-patrimoine/cite-fruges-le-corbusier-539.html