Le réservoir Paulin, situé près de la rue Fondaudège, reste aujourd’hui une pièce maîtresse dans le réseau d’approvisionnement en eau de la métropole bordelaise.
Le réservoir fonctionne comme un poumon à eau. Il se remplit pendant la nuit et grâce à 4 pompes électriques, il expulse l’eau, en journée, vers le centre de Bordeaux principalement. « Un système complémentaire stabilise la pression et évite les coups de bélier » précise Mathieu Guionie, chargé de projet pédagogie et sensibilisation à Eau Bordeaux Métropole. L’eau n’est pas stockée dans le réservoir, elle est donc en elle-même une actualité : comme devant le fleuve d’Héraclite, ce n’est jamais la même eau que l’on voit.
Un ensemble architectural
Implanté en milieu urbain, « le réservoir de forme pentagonale a une surface de 6500 m² et une contenance de 13 000 m³ d’eau (soit 1/10ème de la consommation quotidienne de la métropole) » précise Mathieu Guionie. Il est possible d’entrer dans cette cathédrale souterraine par « l’espace de confort créé en 1993« . Des voûtes en briques soutenues par 706 colonnettes en fonte couvrent la masse d’eau en totalité. Celle-ci est visible à travers les verres qui la retiennent en formant un polyptyque couleur de jade. Des bâtiments aux allures 18ème et un jardin à la française complètent l’ensemble.
L’arrivée de l’eau courante et des bains publics
L’ inauguration du réservoir, le 15 Août 1857, est un événement considérable. « Le Cardinal Donnet le célèbre à la cathédrale Saint-André et se rend ensuite aux Quinconces pour la cérémonie de la bénédiction des eaux qui jaillissent dans un simple bassin » relate Mathieu Guionie. Jusque-là, la population puisait l’eau et pour les plus riches, elle était livrée par les porteurs d’eau. Le nombre de fontaines augmentait mais ne satisfaisait pas la demande croissante. La municipalité décide donc de construire un aqueduc de 12 km pour acheminer l’eau des sources du Thil et de Bussaguet (Saint Médard en Jalles) vers le réservoir Paulin.
« Et l’eau était si claire que je m’y suis baignée »
En ce milieu du 19ème, afin de combattre les conséquences d’une mauvaise hygiène, les autorités créent des bains ouverts à la population. À Paulin, l’eau disponible ainsi que la vapeur nécessaire au fonctionnement des pompes de distribution sont utilisées pour alimenter deux alignements de 80 baignoires destinées en parts égales aux femmes et aux hommes.
Photo en-tête: Mathieu Guionie