Absalon, Absalon est une exposition collective présentée dans la nef du CAPC de Bordeaux. Les travaux de 8 artistes y font écho au travail emblématique de l’artiste franco-israélien Absalon.
Absalon (né Meir Eshel) a traversé le monde de l’art à la vitesse d’une étoile filante. De 1987 à 1993 (date de son décès à l’âge de 28 ans), il marque de son empreinte l’histoire de l’art. Son programme artistique se confond avec un projet de vie, ses premiers travaux annoncent la conception des cellules, espaces volontairement réduits pour habiter lors des séjours qu’il envisageait de faire à Paris, Zurich, Francfort, New York, Tel Aviv et Tokyo.
Une œuvre incarnée
Guillaume Désanges commissaire (avec François Piron) de l’exposition explique « que le projet d’Absalon était de vivre dans ses cellules selon ses propres règles, de créer ses propres gestes, s(on) propre chorégraphie comme il dit« . Si ce travail a été rapproché d’autres formes artistiques comme les avant-gardes, le minimalisme, la sculpture ou l’architecture, la volonté des commissaires a été de mettre en avant dans cette exposition « … un corps social qui résiste aux assignations, au standard que nous impose la société ». Dans cette œuvre liée en apparence au confinement, « Absalon propose au contraire une perspective libératrice en inventant sa propre culture, sa propre patrie » termine Guillaume Désanges. L’incarnation de l’œuvre d’Absalon devient évidente avec la vidéo bataille dans laquelle l’artiste montre métaphoriquement une lutte continue. La présentation des cellules au CAPC, permet au spectateur de se projeter dans un espace de vie de moins de 10m2 où il est impossible d’accumuler la quantité de biens qui caractérise une vie bourgeoise, seul un blanc immaculé y règne. Contrairement au programme moderniste, l’important pour Absalon n’est pas de « changer le monde » mais de « changer sa vie« .
Absalon, Absalon…
Sous la forme d’un écho à l’oeuvre d’Absalon, le titre de l’exposition annonce les 8 artistes (Alain Buffard, Dora Garcia, Robert Gober, Felix Gonzalès-Torres, Marie-Ange Guilleminot, Mona Hatoum, Laura Amiel, Myriam Mihindou) dont les œuvres présentées sont autant « de courroies de transmission des questions dissimulées au coeur de l’oeuvre-programme » d’Absalon. La réception des œuvres est im-médiatement perceptible, il est même proposé au public d’utiliser les deux « ateliers autonomes de médiations » pour entrer dans la pratique des artistes. Cette manifestation déploie pleinement l’œuvre d’Absalon, à ce titre elle a reçu le label exposition d’intérêt national. Elle pourrait aussi faire sien cet aphorisme de Robert Filliou « L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. »
Informations pratiques :
Exposition visible au CAPC jusqu’au 02/01/2022
Entrepôt Lainé 7 rue Ferrère à Bordeaux Tram B ou C.
http://www.capc-bordeaux.fr/capc-musee-dart-contemporain-de-bordeaux
Photo en-tête: l’exposition vue de la galerie. Vidéo : les cellules d’Absalon