Scène de crime aux Archives Départementales : l’empreinte laissée par Alphonse Bertillon

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Jusqu’au 2 avril 2023, les Archives Départementales de la Gironde présentent une exposition intitulée « la science à la poursuite du crime ». C’est au travers d’Alphonse Bertillon, père de la police technique et scientifique française, que cette exposition met l’accent sur ses travaux en matière d’identification criminelle.

Richement illustrée par des documents d’époque, planches anthropométriques, appareils photos, outils de mesure, articles de presse, cette exposition nous retrace le parcours d’un homme qui a révolutionné les méthodes de reconnaissance des criminels et créé la police scientifique moderne. Issu d’une famille de scientifiques, mais peu enclin aux études, Alphonse Bertillon entre en 1879 à la Préfecture de Police de Paris comme commis aux écritures chargé de classer les dossiers criminels. Très vite il s’aperçoit que ce classement n’aboutit pas à grand chose afin de retrouver les délinquants récidivistes. En 1882, il met au point une méthode scientifique, au moyen d’instruments divers tels compas, toise, réglette graduée, mentionnant 14 mensurations, de la tête aux pieds, afin de permettre l’identification de délinquants. Son classement est aussi appelé « Bertillonage ». Retranscrites sur des fiches,ces données sont ensuite classées suivant le sexe, puis la longueur et la largeur de la tête… Grâce à cette méthode, Alphonse Bertillon parvient à subdiviser une masse de 120 000 fiches signalétiques en plusieurs groupes distincts d’à peine une douzaine d’individus. Le scientifique pense alors pouvoir plus facilement identifier un délinquant, même en cas de fausse identité.

Des travaux innovants

Chaque méthode a ses limites et peu à peu le « Bertillonage » s’étoffe. Il y adjoint un signalement descriptif de l’individu, « un portrait parlé », du visage et du corps. Puis, c’est au tour de la photographie, une prise de vue de face et de profil, clichés répondant à un protocole strict : distance entre l’appareil et le sujet, siège de pose avec repose-tête, luminosité. Le but est d’améliorer la qualité technique des images et de pouvoir établir des points de ressemblance précis. Ces normes sont toujours d’actualité aujourd’hui. En dernier lieu, il y relève les marques particulières qui permettent la localisation de tous les signes individuels et corporels de l’individu, cicatrices, tatouages, grains de beauté.

Il contribue à développer la photographie des indices et des lieux, en particulier par « la photographie métrique » , qui permet de conserver une image très précise des lieux de crime ou de cadavres lors d’enquêtes criminelles. Cependant, le système anthropométrique demeure aléatoire. Il est bientôt concurrencé par la comparaison d’empreintes digitales, une technique mise au point par les limiers anglais, qu’on appelle dactyloscopie. Cette identification est infaillible puisque chaque être humain possède une empreinte digitale unique. Elle incorporera la fiche signalétique du délinquant. Sherlock Holmes ou Maigret en herbe, cette exposition vous transporte vers le crime et fichiers employés par les enquêteurs afin de résoudre une enquête criminelle. Ce système a bien sûr un impératif de sécurité mais il se doit aussi de maintenir une protection de la liberté. La science progresse toujours et aujourd’hui la preuve irréfutable du procès pénal est l’ADN.

Infos pratiques:

Archives Départementales : 72 Cours Balguerie-Stuttenberg Bordeaux. Entrée libre et gratuite. Du lundi au vendredi de 9h à 17h, le samedi et dimanche de 14 h à 17h. site: https://archives.gironde.fr/

Patrick et Bertrand

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